Photographie numérique

Déjà je ne me sens plus bien, je ne sais plus bien… sinon que je m’en suis approché et j’ai failli entrer dans un pays secret que l’existence ordinaire oublie… Il ne s’agissait pas de la mort, mais de l’accès à une lumière que nos yeux ordinaires ne savent pas percevoir, si ce n’est par instants fugitifs qui semblent irréels et illusoires. 

Que dire ou redire encore de ce voyage intérieur qui déjà s’enfuit vers les pénombres où la mémoire joue avec l’oubli ? Comment évoquer, résumer, sauver une image ou une attitude, pour maintenir béante la brèche vers ce qui fut aperçu ? (…)

Comme s’il ne fallait plus « avoir » pour que se déploie l' »être ». 

La fleur, fragile, éphémère, gratuite semble offrir le secret gracieux du monde. Le geste le plus menu, un sourire naissant peuvent rendre présent le mystère d’amour qui se cache et se révèle depuis la première aube sur l’univers. L’attention aux êtres doit devenir toujours plus intérieure, plus dépossédée d’elle-même, plus donnée. 

Saurai-je ne pas oublier l’entrée de ce sentier caché ?  » 

Gérard Bessière, Ecoute le jour